mardi, juin 10, 2008

Restez car juste après la pub...

Annonce :

Je viens d'acheter les concerti pour pianoforte 3, 4, 5, 6 de Ludwig van Beethoven sur instruments d'époque.
J'ai fait exactement quatre orgasmes musicaux en une journée.

Article élogieux à prévoir.

Sur ce, je retourne à mon écoute.

Satyriquement

lundi, juin 09, 2008

Mon sceau, il me manque tant !


Et bien voyez-vous le Prix de Diane ce n’est que du bonheur.
C’est un peu comme trouver un vieux disque chez un disquaire, le disque que vous cherchiez désespérément. Que du bonheur.
Donc pour les non-initiés on résume : course hippique avec un pique-nique mondain juste avant, le tout devant le château de Chantilly et ce depuis environ 158 ans.

Ainsi donc nous arrivâmes sur le terrain central, pique-nique en main. Que du rêve à l’intérieur ; vin blanc, vin rouge et autres baguettes de pain. Mais autant avouer que ce n’était qu’un galop d’essai. En effet on se sent bien débutant face à ses voisins de pelouse quand ils sortent la table avec la nappe blanche et le champagne (et son seau). Bref la prochaine on amène le Champomy. Vous dégustez donc votre doux pique-nique aux côtés de la baronne tout en admirant le splendide château de Chantilly, de même à la fin du repas vous sympathisez avec la princesse russe qui est à la nappe d’à côté. D’un point de vue purement esthétique on s’attardera sur les chapeaux féminins.
Mais tout ceci ne serait que purement mondain s’il n’y avait pas les chevaux...
Heureusement à 14h la course démarre et là sans vous en rendre compte vous avez des frissons tout partout en regardant passer une dizaine de chevaux à plein régime avec le Comte à votre gauche qui vient de voir gagner sa jeune pouliche. D’un point de vue totalement honnête j’ai été agréablement surpris par le bonheur que procure une course hippique, d’un côté ces animaux sont tout bonnement superbes et de deux sentir le sol trembler et les gens applaudir au passage des jockey est assez jouissif. Je dois avouer que je n’imaginais pas ceci aussi grisant.
De plus vous êtes forcément assis à côté d’une charmante jeune femme qui vous parle de son conservatoire de violon ou bien qui vous explique que la pouliche qui court s’appelle « check the moon » et que son père s’appelait « star of god » et que son grand père était « little star ». Oh mais bien sûr que oui ! La généalogie des chevaux, il y a vraiment une thèse à faire là-dessus. Leurs noms à la con aussi tiens.


Donc que dire du rendez-vous mondain parisien de ce weekend end ? Que dire quand un train rempli de femmes chapeautées et de messieurs en costume descend sur le quai de la gare du Nord ? Et bien je dis « vivement l’année prochaine ». Oui car c’est bon de se sentir quelqu’un d’exceptionnel le temps d’une après-midi.


Donc toi qui est mon ami et qui veut découvrir ce plaisir, achète toi une cravate ou un chapeau et viens, je t’héberge.

Satyriquement

jeudi, juin 05, 2008

Donne moi ta bourse d'or !

Mes enfants d’ici et d’ailleurs,

Charmante journée qu’ici bas, en effet à moi les joies de la seconde année du Louvre, à moi le moyen âge, à moi la renaissance, à moi la technique de création du vitrail et surtout à moi les civilisations précolombiennes. Et bien sûr à moi les « secondes années ».

Et donc pour fêter ceci je compte aller ce Dimanche au prix de Diane. Oui car il faut s’embourgeoiser, il faut viser haut, il faut de l’élitisme. Donc mon fils mets ta chevalière et ma fille mets ton chapeau et allons pique-niquer avec la baronne de Rothschild et quelques princes de Broglie (je ne vous explique pas comment on prononce hein très cher). Oui car le prix de Diane c’est un peu le comble du glamour, du chic.
Là où le macumba bar dit « ce soir c’est gratuit pour les t-shirt mouillés » et bien le prix de Diane lui dit « entrée gracieusement offerte pour les femmes chapeautées ». Que du rêve. Voilà le smoking du satyre chez le teinturier, nous sommes prêts.

Comme aujourd’hui ce n’est que joie car je me suis pris une mention et que le soleil brille, j’écoute très fort les variations Goldberg. Version de Céline Frisch au clavecin, je suis tombé amoureux de la version et de la claveciniste.
Mais n'oublions pas Beethoven, c'est pour cela que je vous mets un extrait du très saint et très glorieux Magnificat BWV 243 du très saint Bach, le tout dirigé par Monsieur Philippe Herreweghe. Oui rien que ça. Une référence quoi les filles. Et comme on dit dans le pays : monte le son. (et clique avant).


Enfin voilà mes brebis, je vous ferais un compte rendu du grand prix de Diane, je vous dirais si je me suis trouvé une princesse de Broglie à épouser.

Satyriquement, petite photo siennoise de mon auguste main

mardi, juin 03, 2008

Soit cet homme a une ampoule dans le cul soit son colon a une idée.

Mes enfants,

Tout d’abord en guise d’entrée je voudrais souligner que ce Blog est international, en effet comment ne pas s’extasier (comme une sainte Thérèse) devant des visites venant de pays aussi follement éloignés que l’Italie, l’Espagne ou encore la Belgique. Oui ce Blog prend de l’ampleur. En tout cas je voulais dire à mes amis internationaux que je les aime très fort. Et que ce soir, avec eux, on va essayer de conquérir le monde. Comme tous les soirs.

Donc dans mon optique internationale je vous présente ma dernière folie littéraire, artistique et postale. Cette enveloppe trainait depuis quelques temps dans mon bureau et l’idée de l’envoyer au Japon m’est venue. Histoire qu’elle revienne couverte de supers tampons. C’est bête et ça m’a coûté 80 centimes. Prochain départ : l’Inde (ou l’Australie, il y a encore débat).
Je vous préviendrai à son retour, sauf s’il existe vraiment un Tanguy du Chastel à Osaka.



Jean-Paul de Dadelsen se révèle être très bon, le satyre aime beaucoup et a même appris un petit poème par cœur :

Logique Formelle

Mais, dit un ange,
Puisque, paraît-il, l’homme est
a) formé à l’image de Dieu
b) mortel, périssable, limité, et pour tout dire
Un peu stupide
Et qu’entre ces deux propositions il y a
Incompatibilité
Donc l’homme n’existe pas.



Sinon je poursuis ma découverte de Beethoven et une réflexion m’est venue, oui ça arrive. Ainsi donc la musique, tout art, pour s’aimer, s’apprécier, doit se pratiquer. Lorsque vous achetez un disque ce n’est qu’après l’avoir écouté de nombreuse fois qu’il devient un de vos disques fétiches et que vous appréciez pleinement l’œuvre enregistrée. Bref on aime que ce que l’on écoute souvent. Et si vous allez de temps à autres dans une librairie vous verrez qu’André Breton l’a dit (avec mister Picabia) bien avant nous.
Comme j’écoute en boucle les chansons écossaises de Beethoven depuis quelques temps j’en suis devenu une groupie. Il faut en manger des tonnes avant de dire que l’on n’aime pas. Tout ceci est fantastique.
Mais alors, si j’écoutais du Wagner toute la journée en viendrais-je à aimer ?



Satyriquement

vendredi, mai 30, 2008

Maintenant tu fermes ta gueule et tu dis bonjour aux endives


Voici le dernier achat au niveau des gravures, je tiens à remercier les nombreux collaborateurs et assistants téléphonique pour cette houleuse transaction. Nous vivons une époque géniale.

La gravure est mignonne, bonne tête, bien XIXème (1846 pour être précis). Comme vous pouvez le voir ce n'est pas une gravure de collection, non c'est une gravure sentimentale.

Cette feuille présente l'un des plus nobles chevaliers de la belle noblesse bretonne: Tanneguy du Chastel (mort bravement en 1449) l'homme qui d'un coup d'épée bien placé tua le duc de Bourgogne Jean sans Peur (guerre de cent ans oblige) et qui pesa de tout son poids politique pour que Jeanne d'Arc puisse voir le Dauphin. Bref un beau breton avec des idéaux et qui a nettoyé cette terre d'un duc de Bourgogne vendu aux Anglois. Et c'est en l'honneur de ce genre de personne que des gamins à tête blonde continuent de s'appeler Tanguy.

Moi je suis ému d'avoir réussi à la trouver cette gravure en tout cas. Oui je suis un grand sentimental.
Satyriquement




jeudi, mai 29, 2008

Et sinon vous dansez ?


Voyez-vous comme je suis un jeune adulte parisien et totalement dans l’ère du temps j’ai un petit carnet genre « peau de taupe ». Dedans, outre mes émois de jeune adolescente, je note les choses « digne d’intérêt et de reconnaissance publique pour les sujets de notre bon royaume ». Ainsi donc moult choses griffonnées au bas des pages sans beaucoup de consistance et l’on doit bien reconnaître qu’il n’est pas rare de ne pouvoir se relire.

Or (attention insertion de la première péripétie) durant ma résidence estivale en mes terres bretonnes j’écoutais avec beaucoup d’attention la radio. Et voilà que les ondes d’Euterpe viennent en mon fief pour me faire découvrir en mon sein un poète: Jean-Paul de Dadelsen. Chose entendue, chose notée. Et chose relue hier dans la librairie parisienne du Satyre.

Ô muse vient en ma plume me donner le courage et l’abnégation qu’il me faut pour te satisfaire (genre « les Martyrs » de Chateaubriand ça commence vraiment comme ça, oui ça n’a pas très bien vieilli parfois) et permettez-moi de poser un extrait de ce livre que j’ai acheté pas plus tard qu’hier.

Juste un extrait car c’est tout de même long, de plus que le livre est imprimé dans le sens de la longueur, l’avenir est dans le nouveau hein.

Je n’en dis pas plus, vous sentez déjà venir l’entourloupe, et oui…attendez un peu de voir le titre du poème :

Jonas

Bach en automne

VI. Sur le nom de Bach

Dans la gamme couleur d’automne de si bémol mineur, descend
Cette première marche jusqu’à la note sensible ! Le nom alors se hisse
Jusqu’à do, le niveau de la réalité. Et, de nouveau, du même demi-ton,
Retombe
Sur ce si dont la vibration suspendue appelle une nouvelle ascension.
Le clavier est l’image du monde. Comme l’échelle de Jacob
Il nous traverse de bout en bout.

Regarde la corde tendue sur son frêle berceau de bois : chaque montée,
Même d’un dièze, augmente son effort. Mais pour descendre, simplement
Relâche sa contrainte !
Gamme qui s’élève avec peine, telle la femme de Loth, regardant en arrière, et
Sitôt qu’elle cède à sa pente, devient plus lasse encore, plus tendre aussi, plus
Condamnée, plus entraînée vers les eaux de l’amertume et de la séparation.
Que suis-je, livré à moi-même ?

Le renard pris au piège à dents aiguës se coupe une patte pour retrouver
Sa libre faim parmi les arbres noirs. La chenille se hâte vers le soir
Où elle ira se brûler à la lampe. Le cerf brame après la fraîcheur des eaux.
Rien n’est tout à fait muet.
Même la pierre est active. Rien ne se refuse, sauf,
Quand elle se complait à elle-même dans les ténèbres de sa captivité,
L’âme.

Jonas de Jean-Paul de Dadelsen, nrf gallimard/poésie.

Donc voilà j’avais noté son nom il y a quelques mois et là je le retrouve dans une librairie près du palais royal, il aime et parle de Bach tout du long.
Ce poème fait référence à l’ultime fugue inachevée de l’art de la fugue où Bach utilise les notes en rapport avec les lettres de son nom pour faire un thème. Je ne la mets pas en ligne car si vous n’avez jamais écouté l’art de la fugue vous craignez et là je ne peux rien y faire. Point.
Et si vous avez des remords achetez la version de Gould, Sept euros à tout casser et un monument de l’enregistrement classique de ces 50 dernières années.
Petite photo pour finir, celui qui me donne le nom de l'église parisienne où se trouve ce distributeur d'eau bénite à droit à un mail de louanges.

Sur ce mes enfants, n'oubliez pas que si l'on clique sur les choix littéraires et musicaux il se passe des choses admirables.

Satyriquement