lundi, mai 26, 2008

autoportait en lombric géant


S’il existe un compositeur qui m’a toujours fait peur c’est Beethoven.
Il parait si massif, si complexe, le roi de la grande forme. Cette peur a été alimentée par les quatuors. Œuvres que tous qualifient de sublimes, mais moi je n’y comprends rien. J’avoue ma faiblesse face à ce Beethoven et j’en ai finit par l’éviter… le croisant de temps à autres entre deux sonates pour piano ou avec Gould. Mais jamais je n’ai « plongé » dans un Beethoven comme je l’ai fait avec un Schubert.

Le tout est de le prendre comme on prendrait une place forte. Je ne peux pas entrer par les quatuors, soit. Donc je vais l’attaquer, le saper par d’autres faces.
Ainsi donc je vous propose de m’accompagner dans ma découverte de Beethoven, je vais essayer d’apprivoiser la bête.
Mon plan d’attaque est relativement simple: je vais rentrer par la musique celtique et par le concerto pour piano. D’ailleurs à l’heure où je vous parle l’assaut à déjà commencé.

Aujourd’hui j’ai acheté Irish & Scottish songs de Beethoven. Un recueil de chants populaires des îles britanniques harmonisés par Beethoven dans les années 1810. Mais comme rien n’est simple ces œuvres sont très controversées… les musicologues les décrivent souvent comme des œuvres mineures exécutées pour pouvoir manger et les musiciens les boudent souvent car les mélodies ne sont pas de la main du maître…
Bon, ça semble mal parti. Mais c’est sans compter l’excellent livret du cd qui vous démontre le contraire, en effet Beethoven à ce moment est au fait de sa gloire et donc les problèmes d’argent sont mineurs, en témoignent les plusieurs mois passés à harmoniser tout ceci. Ce qui montre parfaitement la réflexion et l’attention portées à ces œuvres. Je vous épargne les citations de correspondances.

Donc c’est un Beethoven populaire, traditionnel que nous avons ici. Vous connaissez mes affinités pour la musique celtique, que l’on retrouve doucement dans cet enregistrement. Petit plus nous sommes sur instruments anciens, avec notamment un superbe pianoforte de 1806. Les harmonisations sont pour soprane, baryton, ténor, pianoforte, violoncelle et violon.
Présentation faites nous pouvons parler de la musique…

En écoutant tout ceci je ne peux m’empêcher de faire des rapports avec Schubert, on retrouve nombre de sonorités en commun. Logique. J’en suis donc moins effrayé par ce mystérieux Beethoven. Mais parlons avant de l’aspect écossais de la chose. Les gammes et les intervalles typiques de cette musique nous sautent à la gorge, comme un phare dans la tempête. Le tout se marrie admirablement à des harmonisations modernes, des sublimes passages de mineur à majeur, des lumières et surtout des ambiances très fortes. Beethoven semble ici un magicien vous installant une ambiance en quelques notes, en une simple introduction. Ainsi on pense à ce XIXème naissant se mêlant à cette musique de nos campagnes, l’intellectualisme à la tradition. Tout devient moins lourd ; le savant perd de son hiératisme et le populaire gagne en noblesse.
Beethoven semble tout à coup un peu plus humain et un peu plus proche…
Certaines pièces se rattachent directement au travail de Schubert sur des poèmes de Walter Scott. Une esthétique romantique allemande au service d’une culture celte.

Ici nous inaugurons une chose nouvelle, un petit truc satyrique qui va, j’en suis sûr, changer votre ennui en émotion bouleversante. Vous allez pouvoir écouter tout ceci pour pas un sou, en effet grâce à Mister Captain Dada je peux mettre en ligne de la musique et vous la faire partager… Mmmh bande de petits veinards (vous pouvez le maudire). Et donc ici je peux vous mettre un extrait du disque et vous permettre d’entrevoir ce Beethoven écossais, on n’arrête pas le progrès ! Je vous demanderai par contre d’être bavard pour que je puisse voir si ça marche ou pas, si ça vaut le coup de recommencer, merci les gens.



Donc ici c'est une chanson à boire, bien festive. Le tout arrangé dans un style bien plus intellectuel qu'il peut sembler au premier regard, écoutez les changements, les différents type de jeux, le violon...

Suite des aventures Beethoviennes avec les concertos pour piano.

Satyriquement (photo d' A. Catalin)

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